Esthétiques et politiques

L’homme de thé l’apprend vite : un vase au long col de grès noir impose une présence bien différente qu’un simple bambou ouvert et rafraichissant. Pourquoi organiser une salle presque vide ? Simplement pour laisser plus de place à l’imagination ? Tout objet occupe l’esprit. Les puissants de ce monde, eux, l’ont toujours compris, d’une manière ou d’une autre. Le « beau » est une sensibilité qui varie avec les cultures et les modes. Changer notre conception du beau, de l’agréable, c’est changer notre approche du monde. Esthétique est politique L’époque Momoyama, sorte de Renaissance japonaise consommée en une petite quinzaine d’année est connue aujourd’hui comme le « règne » esthétique de Sen no Rikyu. L'homme qui voulait que chacun se courbe en entrant dans un pavillon mettait à l'honneur la modestie des biens, les couleurs sombres et la simplicité rustique. Certains disent que Hideyoshi Toyotomi, le grand seigneur de l’époque, soutint Rikyu ...