Parfum de Japon
Melodie de bois Je me souviens encore mon premier voyage à Kyoto. C’était un mois de juillet. Un jour, alors que quelques pluies éparses balayaient les arbres et rafraichissaient l’air, j’entrais dans l’enceinte du Nanzenji, un célèbre temple de Kyoto La grande porte aux piliers de bois noircis exhalait un parfum proche de l’encens et de la mousse des forêts. Une note de tête pétillante et émue qui emplissait du nez au cil comme des larmes de bonheur. Puis une vague terreuse, la note de cœur, fraîche et légère comme une brise parmi les chênes. Et enfin, pour la note de fond, cette profonde expiration du bois tranché, note grave et riche, râpeuse sur le palais, caressante pour le nez. Je n’ai jamais oublié ce parfum du Nanzenji. Pour moi, il caractérise le Japon central. Je crois en avoir souvent parlé ici, il me fallait bien, un jour, lui rendre parfaitement hommage. Incomplète histoire du parfum Tanizaki disait de l’esthétique japonaise qu’elle joue sur l